Georges Kars [ 1880 - 1945 ]
Peintre
Estimation et cote de l'artiste

Georges Kars, né Ji?í Karpeles (ou Georg Karpeles, parfois signé Georges Karpeles), est né en 1880 à Kralupy en Bohême.

Il montre très tôt des dispositions pour le dessin. Enfant, il griffonne sur ses cahiers d’écolier, fréquente régulièrement les galeries d’art locales, et ne manque jamais les Salons praguois. Il prend ses premiers cours de peinture chez un jeune artiste local avant de partir en 1899 étudier à Munich, où il entre dans l’atelier de Franz von Stuck, et y croise Jules Pascin, Rudolf Levy et Paul Klee.

Entre 1905 et 1907, il séjourne brièvement à Prague, puis s’installe à Madrid, où il rencontre Juan Gris et s’imprègne profondément des maîtres espagnols, notamment Velázquez et Goya. Ce passage laisse une empreinte durable sur sa palette et son sens de la lumière.

En 1908, après un retour à Prague, il s’installe à Paris, dans le quartier de Montmartre, alors au cœur de l’effervescence artistique. Il y retrouve son ami Pascin et se lie avec Suzanne Valadon, Maurice Utrillo, Marc Chagall et Max Jacob. Kars devient alors une figure discrète mais reconnue de l’École de Paris, exposant régulièrement au Salon d’Automne et au Salon des Indépendants.

Durant la Première Guerre mondiale, il réside un temps en Belgique avec Pascin. Après le conflit, il poursuit son œuvre et continue à peindre des nus, des portraits, des scènes d’intérieur et des paysages empreints de calme et de clarté. En 1923, il passe l’été dans les Hautes-Pyrénées, à Ségalas, auprès de la famille de Suzanne Valadon.

En 1933, il achète une maison à Tossa de Mar en Catalogne, alors village d’artistes en devenir. Il y séjourne trois ans, peignant de nombreux paysages marins et scènes méditerranéennes. Cette période lumineuse de sa production incite le critique Jacques Guenne à le comparer à Corot. Il peint également un portrait de Berthe Weill, galeriste qui soutient activement son travail et lui consacre plusieurs expositions.

De retour à Paris, il s’installe dans le 18e arrondissement. En 1939, fuyant les menaces qui pèsent sur les Juifs, il se réfugie à Lyon, où il trouve un logement grâce à la Croix-Rouge.

En octobre 1942, face à l’occupation imminente de la zone libre, Kars quitte la France clandestinement. Il franchit la frontière suisse avec la sculptrice Chana Orloff, aidé par le commissaire Louis Duclos, et trouve refuge près de Zurich chez sa sœur. En Suisse, il continue à dessiner, représentant notamment des réfugiés et des enfants déplacés, œuvres empreintes d’humanité et de douleur silencieuse.

Mais profondément marqué par les persécutions et les pertes familiales, Kars, épuisé psychologiquement, met fin à ses jours à Genève en 1945.

Après sa mort, son œuvre est défendue par la galeriste Katia Granoff, qui lui consacre sa première rétrospective. À la mort de sa femme Nora, son atelier est dispersé aux enchères en 1966 au palais Galliera, où de grands collectionneurs comme Pierre Lévy et Oscar Ghez acquièrent d’importantes pièces.

Georges Kars s’inscrit pleinement dans le courant de l’École de Paris, sans jamais céder à la mode purement abstraite. Son style mêle réalisme et structure cubiste, privilégiant les formes simples, les compositions équilibrées, et une palette douce souvent empreinte de tendresse. Il travaille aussi bien à l’huile qu’au pastel, au fusain ou à l’encre, toujours avec une économie de moyens qui donne à ses œuvres une grande sincérité.

Ses thèmes de prédilection incluent les nus féminins, les portraits intimes, les paysages méditerranéens (notamment à Tossa de Mar), et les scènes de la vie quotidienne. Dans ses dernières années, ses dessins de réfugiés, d’enfants tristes, ou de visages anonymes, comptent parmi les plus bouleversants témoignages artistiques de l’exil et de la guerre.

Photos : 

• Georges Kars, Mon ami Pré et la chasse au tigre, 1939, huile sur toile, Centre Pompidou, domaine public, crédit photographique : Centre Pompidou, MNAM-CCI/Bertrand Prévost/Dist. GrandPalaisRmn.
  
  
• Georges Kars, Femme au châle gris, 1930, huile sur toile, Centre Pompidou, domaine public, crédit photographique : Centre Pompidou, MNAM-CCI/Bertrand Prévost/Dist. GrandPalaisRmn.
  
  
• Georges Kars, Odalisque rouge, 1940, huile sur toile, Centre Pompidou, domaine public, crédit photographique : Centre Pompidou, MNAM-CCI/Bertrand Prévost/Dist. GrandPalaisRmn.

Estimation, prix et cote des oeuvres de Georges Kars

Peinture : prix & cote

• En ventes aux enchères, les prix des tableaux de Georges Kars oscillen généralement de 2 000 € à 26 000 €. Certaines oeuvres remarquables peuvent atteindre des prix records, à l'instar de la Femme assise à l'éventail (1912), adjugée 115 000 € en 2025.

Dessin : prix & cote

• Les dessins de G. Kars se vendent de 200 € à 2 000 € pour les plus remarquables.

Quelle est la cote de Georges Kars en ventes aux enchères ?

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